Station fécondation abeille noire

Préservation de l'Abeille noire

Le maintien de la diversité génétique de l’Abeille noire « Apis Mélliféra Melliféra »

Implantée depuis des milliers d’années en Europe de l’ouest (voir histoire de l’abeille noire) cet Hyménoptère, rescapé de plusieurs glaciations, a su s’adapter à nos régions et à leurs climats en développant différents écotypes. C’est donc pour préserver ce trésor d’adaptation, indicateur de biodiversité, que la Fondation François Sommer se mobilise avec les membres du GDSA.

Le patrimoine génétique d’Apis Melliféra Melliféra est menacé par deux facteurs:

  • La diminution de la taille des populations d’abeilles.
  • La pollution génétique.

Si le phénomène d’effondrement des colonies qui sévit depuis plus d’une dizaine d’années est largement médiatisé et préoccupe la population des apiculteurs, la pollution génétique est souvent passée sous silence alors qu’elle a des conséquences plus radicales, puisque la perte d’une espèce est irrémédiable.

La lutte contre le Varroa :

Depuis les années 1980, « Varroa destructor », un acarien parasite en provenance d’Asie du Sud-Est a été introduit en Europe et s’est rapidement propagé dans toute la France. Son action affecte directement la durée de vie de l’abeille et transmet au moins 4 virus dommageables à la colonie. L’infestation est telle qu’actuellement, pour faire survivre ses colonies, un apiculteur est obligé de les traiter avec un acaricide. Ce traitement, qui introduit dans la ruche un insecticide, devient de moins en moins efficace à cause de l’accoutumance du produit sur Varroa et diminue la capacité de l’abeille à réagir.

Actions engagées

Depuis 2008, la Fondation François Sommer au travers des actions engagées sur le Domaine de Belval s’est impliquée avec le Groupement de Défense Sanitaire des Abeilles des Ardennes (GDSA 08) dans la préservation de l’abeille autochtone de France, l’abeille « Apis Melliféra Melliféra » dénommée communément « Abeille noire »

Pour la sauvegarde du patrimoine génétique de l’Abeille noire 

C’est en vue de lutter contre la pollution génétique, causée par l’importation de reines ou de colonies exogènes, ou encore par la transhumance, que le Domaine de Belval a soutenu la création d’une station de fécondation afin de permettre aux adhérents du GDSA de pouvoir féconder leurs reines dans une zone où les mâles d’autres races sont statistiquement rares.

Actions mises en œuvre :

  • Formation de 7 à 10 apiculteurs chaque année pour l’élevage des reines de (animé par un membre du GDSA).
  • Constitution d’un groupe d’apiculteurs intervenant dans l’entretien de la station et l’élevage de reines.
  • 60 ruches sélectionnées ainsi que 10 ruches à mâles consacrées à la saturation de la zone en mâles de race noire.

En 2017, le groupe a élevé plus de 100 reines et se prépare à passer le cap des 200 reines en 2018. Celles-ci sont ensuite affectées à la sélection ainsi qu’à la redistribution aux membres formés à la conservation de cette abeille.
La présence de cette station de fécondation permet donc aux apiculteurs formés de conserver la race autochtone aux réelles qualités de rusticité, d’économie et de résistance aux maladies.

Pour la résistance au Varroa

Le but du programme de recherche est d’améliorer la résistance aux maladies et de permettre aux abeilles de lutter naturellement contre Varroas destructor. La sélection d’une souche résistante est capitale pour la préservation de l’abeille noire. En effet, pour remplacer les colonies qui ne survivent pas à Varroa, les apiculteurs importent des reines ou des essaims qui s’hybrident avec l’abeille noire et lui font perdre ses caractéristiques génétiques.
Toutes les colonies ne réagissent pas de la même façon, certaines empêchant plus ou moins le Varroa de se reproduire en sortant la larve infestée. Cette qualité, qui permet à l’abeille de supporter le parasite, est pilotée par plusieurs gènes, elle est héréditaire et additive.
Le groupe de sélection, par l’analyse des reines produites à Belval, conserve et reproduit les colonies les plus performantes sur ce critère. Pour accélérer ce processus, un laboratoire d’insémination a été aménagé. Il sera opérationnel dès 2018. Ce projet, démarré en 2016 pour une durée de 10 ans, prévoit dès 2020, une sélection de 10 reines sur 200 par an, la fécondation instrumentale des filles par un seul mâle pris sur une souche résistante, et, ensuite, la fécondation naturelle des petites-filles sur le Domaine de Belval faisant croître chaque année le taux de résistance.